Byron Kelleher

 

de la pelouse au fait divers

 

 

Accueil

 

Rugby-Fan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand un demi de mêlée demi-dieu passe la nuit au poste, le landerneau du rugby s’emballe et la presse en fait ses choux gras. Toute cette agitation est-elle bien nécessaire ?

Au matin du 12 septembre 2009, les journalistes en mal de sensations pouvaient se frotter les mains : Byron Kelleher, demi de mêlée mythique du Stade Toulousain, avait passé la nuit du 11 septembre en garde à vue au commissariat principal de Toulouse puis relâché à 14 heures.

Après une soirée arrosée avec ses amis, Kelleher aurait légèrement accroché un véhicule, avant qu'une altercation ne dégénère en échanges de coups avec les passagers du véhicule percuté. Une mêlée improvisée qui lui a valu une épaule en écharpe et un cocard à l’œil droit.

Suite à cette nuit agitée, Kelleher sera convoqué le 28 octobre au Tribunal de grande instance de Toulouse. Le rugbyman devra répondre de l'accusation de conduite en état d'ivresse manifeste et de violences en réunion.
Presque une semaine après les faits, le silence du Stade Toulousain sur l'affaire Kelleher finissait par devenir assourdissant. Les dirigeants du club rouge et noir ont fini par réagir à la nuit de leur demi de mêlée en s’exprimant dans un communiqué, qui justifiait ce délai par la nécessité d'avoir accès au dossier avant de s'exprimer. René Bouscatel, le président toulousain, apportait son soutien à Kelleher, dont il estime qu’ « il a été impliqué dans une altercation dont il n’est pas l’initiateur ». Satisfait que son joueur ait « reconnu les faits qui lui sont reprochés avec franchise et qu’il [ait] ensuite sincèrement exprimé ses regrets et présenté ses excuses», Bouscatel concluait par un vibrant plaidoyer en faveur de l'ancien All Black, « qui a toujours démontré tant sur le terrain que dans ses activités privées, une attitude irréprochable, responsable et généreuse ».

L’icône écornée

Les propos du président Bouscatel tireraient presque des larmes s’ils ne correspondaient très légitimement à l’image d’un joueur idolâtré, qui plus est atypique pour son poste. Surpuissant, agressif, Kelleher est capable de défier les avants au ras de la mêlée. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France Jean-Claude Skrela ne tarit d’ailleurs pas d'éloges à son sujet et résume parfaitement le rôle du natif de Dunedin : « C'est LE demi de mêlée moderne. Il est premier attaquant et premier défenseur. » Et c’est peu de dire que chacune de ses apparitions, que ce soit dans l’hémisphère Sud ou Nord, déclenche la vague des superlatifs.

Et puis on connaissait un Kelleher très… néo-zélandais avec son attirance pour les grands espaces, la nature* : « Quand j’ai besoin de réfléchir, je sors sur le balcon et je respire un grand coup » Il n’est pas rare de le voir une planche de surf sous le bras, sur les plages d’un coin paradisiaque de l’océan, ou… une ligne à la main sur les  rives d’un lac de la région toulousaine. Avant de reconnaître que c’est aussi pour sa proximité avec la nature qu’il a choisi la Ville rose. « J’étais en contact avec Paris, mais je ne me voyais pas dans une ville aussi grande avec autant de béton. Je ne suis pas habitué à tant de monde, j’aime la discrétion. Vous m’imaginez perdu au milieu de millions de personnes ! » Sans oublier le Kelleher hommes d’affaires avec le lancement de sa marque de vêtements (BK9) au look maori.

 

Un géant fragilisé

Transféré à l’intersaison 2007 en provenance du Super 14, Kelleher reconnaissait pourtant avoir mis quelques temps à s’acclimater, à gérer un nouvel environnement, une autre vie sportive et personnelle. « Le début n’a pas été simple, il m’a fallu deux mois avant de comprendre ce qui m’arrivait. Je me levais le matin avec une impression étrange. J’avais comme une énorme gueule de bois. Puis un jour, j’ai réalisé. ». Cet étrange mal lancinant, le nouveau Toulousain lui a donc donné un nom : la défaite en Coupe du monde. « Pendant quatre ans, j’ai travaillé dur pour accomplir le rêve d’une vie. Après le Mondial, je ne suis pas rentré tout de suite. J’ai embrayé avec ma venue à Toulouse. Je n’ai pas pris le temps de faire un point. »

C’est peut-être là, dans cet aveu qu’il faisait à XV Rugby en 2007, qu’on peut trouver la faille qui n’excuse pas un comportement qui sera sanctionné par la justice mais l’explication.


Et que celui qui n’a jamais fait de troisième mi-temps lui jette la pierre !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fiche Kelleher

Nom : Byron Kelleher, surnommé le Bison
Date de naissance : 03/12/1976
Lieu de Naissance : Dunedin (Nouvelle-Zélande)
Nationalité : Néo-Zélandaise
Equipe actuelle : Stade Toulousain
Anciens clubs : Otago Highlanders, Waikato Chiefs

Kelleher en chiffres

Taille : 1, 75 m

Poids : 89- 95 kg
57 sélections chez les All-Blacks

2002-2005-2006-2007 : vainqueur du Tri Nations
1999 et 2007 : deux défaites contre l’équipe de France en Coupe du monde
2007 : signe à Toulouse après s’être engagé avec le SU Agen avant de se rétracter suite à la descente du club lot-et-garonnais en ProD2,
2008 : champion de France avec le Stade Toulousain après une finale de rêve
2007/2008 : élu par ses pairs comme meilleur joueur du Top 14