Les Dragons catalans

 

Une année haletante

 

 

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Il y a une semaine les Dragons vivaient l’inespéré : la demi-finale des Play-off en Super League. Le rêve s’achève sur un score satisfaisant : 20 à 27. Retour sur une drôle de saison où vraiment rien n’a jamais été acquis et où nos nerfs ont été mis à rude épreuve cette année.

Etre supporter des Dragons cette année supposait d’avoir un cœur d’acier. Qu’on en juge sur certains scores : premier match (à domicile), 8 à 30 pour les Giants d’Huddersfield ; la semaine suivante ils battent les Warrington Wolves 40 à 20 pour perdre la semaine suivante 12 à 28 contre le Hull FC… Et ainsi de suite, sans omettre un titanesque 42 pour les Leeds Rhinos (à 14) et un 44 points pour le Hull KR (à 10) le 26 avril. Et on en passe, même si sur la seconde partie de la saison les scores (gagnants ou perdants) se resserraient, créant ainsi l’illusion d’une équipe qui retrouvait ses marques et une stabilité. Las, le glas sonnait à nouveau fin août, début septembre : méga-claque envoyée par les Bradford Bulls, défaite à domicile contre Wakefield… C’en était trop, même pour le plus vaillant des vaillants supporters, le président Guasch, qui préféra rester en montagne à chasser l’izard plutôt que d’accompagner son équipe le 11 septembre à Knowsley Road. Et ne pas les voir gagner ce jour-là face aux Saints Helens (l’une des meilleures formations actuelles), à l’issue d’un match dantesque où l’équipe passa en 80 minutes de l’enfer au paradis. On murmure que le président, excédé après la défaite à domicile, avait lâché : « J’ai eu honte. » Et quand on connaît son caractère, on devine que dans les vestiaires les noms d’oiseaux ont dû voler et Kevin Walters, le coach australien arrivé depuis quelques mois à peine, avait quelques raisons d’être under pressure et de regretter ses Brisbane Broncos et les vastes espaces du Queensland…

Les Dragons à l’infirmerie

Une année « pas de pot » qu’a dû assumer celui qui a été décoré, en 2000, de la médaille australienne du sport pour sa contribution à l’essor du rugby à XIII dans son pays et au niveau international et qui a été un très grand joueur. Sans compter qu’il amenait dans sa valise des joueurs du calibre de Jason Ryles, Steven Bell et Shane Perry. Pas tout à fait un perdreau de l’année ! Mais voilà, il y a eu ces périodes où c’était à l’infirmerie que l’on pouvait composer une équipe (idem chez les cousins usapistes). Y’a des jours comme ça où rien ne tient, pas même une équipe sur le papier. Et c’est là que les qualités mentales entrent en jeu. Le fameux orgueil (qu’on dit catalan…) qui consiste à ne pas vouloir rester ni dans la douleur ni dans la défaite quand tout vous y mène. Parce c’est bien de cela dont il a été question quand, après avoir encaissé le très justifié bourre-pif du président, ils sont revenus avec leur 34-20 de Wakefield honorer le gibier qu’il leur avait mis de côté. « Un orgueil magnifique, exacerbé, le trouillomètre à zéro et un banc de remplaçants qui labourent le green », écrivait Midi olympique à propos de cette rencontre dans le Yorkshire profond, héritier d’un rugby à XIII né il y a cent quatorze ans de gueules noires qui voulaient aussi voir le soleil.

L’élan sang et or

Prononcez sanguéor et vous serez déjà dans l’esprit qui ranime les supporters depuis le 14 septembre : battus les Saints, estomaqués les Giants, en route pour la demi-finale. Et l’on s’est surpris à dire, en pur catalan, « yes, they can » (notez que quand on joue en Super League, il faut quelques notions d’anglais !). Sans pour autant oublier de se munir d’un bon tranquillisant car il fallait des nerfs d’acier aux Pur-sangs catalans, Dragons de la Têt, Penya du Riberal, Als Dracs, Penya des anciens joueurs et Els Amics de Canoes, amicales de supporters, pour tenir avant, pendant et après la demi-finale.

Le choix des Rhinos

Pas fou, Leeds avait choisi les Dragons comme adversaire en demi-finale de la Super League puisqu’il pouvait choisir son adversaire. D’où les Dragons plutôt que Wigan qui venait de remporter dix de ses treize derniers matches ! Or cette saison, les Dragons avaient perdu leurs deux premières confrontations contre les Rhinos, 42 à 14 au Headingley puis 36 à 16 au Murrayfield Stadium lors du Magic Week End avant de l’emporter 32 à 30 à Gilbert Brutus.
Les Dragons Catalans n’ont pas réussi l’exploit de s’imposer à Leeds en demi-finale de la Super League. Et pourtant, les hommes de Kevin Walters sont passés bien près d’une finale à Old Trafford, faisant douter le meilleur club de la compétition, tenant en titre des deux dernières éditions de la Super League et sacré Champion du monde des clubs en 2008. Kevin Walters et ses hommes n’ont pas à rougir, tant ils auront donné le 3 octobre, faisant même douter l’une des meilleures formations de Super League. La saison 2009 s’arrête donc là pour les Catalans, aux portes d’une finale…

« Catalunya triumfant, tornarà a ser rica i plena » (La Catalogne triomphante retrouvera richesse et prospérité) promet Els segadors, l’hymne des Dragons… Allez les petits, the show must go on !

Dominique-Laurence Repessé

Les Dragons catalans en Super League

Née en 2000 de la fusion du XIII Catalan et de Saint-Estève, deux bastions historiques du rugby à XIII français, l’Union Treiziste Catalane (UTC) s’est adjugé le doublé Coupe-Championnat en 2005, avant d’engager l’année suivante, à la demande de la Rugby Football League britannique, une équipe professionnelle dans la Super League regroupant les onze meilleurs clubs anglais. C’est donc en 2006qu’a démarré sportivement l’histoire des Dragons Catalans. En 2007, ils gagnent deux places au classement, terminant à six longueurs du sixième et dernier qualifié pour les play-offs et atteignent la finale de la Coupe d’Angleterre. Les « Sang et or » s’inclinent ensuite 8-30 face à Saint Helens, au stade de Wembley, devant 84 241 spectateurs, record d’affluence pour un club français, tous sports confondus.
Solidement ancrés à la troisième place du classement, place qualificative pour les Play-off en fin de saison, après avoir même été, un temps, les dauphins du leader Leeds, les Dragons réalisent un parcours 2008d’exception. Dès lors le club renforce sa position : IDEC, GL Events arrivent dans les rangs des actionnaires et Nike en 2009. Autre étape, la franchise obtenue de 2009 à 2012. Quatorze équipes jouent désormais en Super League.