David Marty

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Rugby-Fan

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le cœur à l'ouvrage

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré son statut d'international, le Perpignanais garde la tête froide. Simplicité et courtoisie caractérisent ce joueur, qui est très attaché à son club et qui ne prône qu'une seule valeur pour réussir : le travail.


David, à quand remontent vos premiers souvenirs de rugby ?

Mon père jouait dans un petit club de village, à Bompas. J'allais voir avec lui les matchs de l'USAP, les entraînements.

Et c'est comme ça que tout a commencé ? Parlez-nous de votre parcours.

J'ai longtemps été à l'Entente Sainte- Marie. On y était très bien encadrés, bien suivis par les dirigeants. C'est un club sérieux (souvent un vivier pour l'USAP, N.D.L.R.). Je suis rentré à l'USAP en 2000, où j'étais Espoir. J'ai eu la chance d'être très bien entouré, toujours. Pour mes parents, les études primaient. J'ai donc obtenu un DUT Génie civil à Toulouse. Vous savez, pour passer en équipe première, il faut 70 % de travail et 30 % de chance. C'est-à-dire être prêt au bon moment.

Vous disputez votre premi ère sélection en équipe de France le 19 mars 2005, contre l'Italie. Un beau souvenir ?

Oui. J' étais en équipe de France A, d'abord remplaçant puis titularisé. Je travaillais beaucoup et puis il y a eu deux joueurs indisponibles. C'est comme ça que ça s'est fait.

C'est facile de concilier l'USAP et l' équipe de France ?

Oh, il n'y a pas à se poser de questions ! Mon club c'est Perpignan. Mais quand je suis sélectionné pour la France, c'est ce qui devient prioritaire.

En juin 2007, vous êtes sélectionné pour la Coupe du monde. Vous étiez impressionné ?

Ben (rires), oui tout de même un peu. Après l'annonce, je suis parti faire un tour en mer, histoire de garder les idées au frais ! Et puis après, ça a été très vite : Font-Romeu, le stage commando à Mont-Louis, Marcoussis, les matchs.

En quart de finale de la Coupe du monde, face aux N éo-Zélandais, on vous voit très calme pendant le haka...

C'est sûr que c'est fort. Mais il faut penser que le match c'est après, ne pas se déconcentrer. D'ailleurs, ils y laissent beaucoup d'influx ! Et puis nous nous y étions préparés !

Vous donnez l'impression qu'il en faut beaucoup pour vous d éstabiliser. Est-ce exact ?

Je suis tr ès bien entouré. Mes parents, mon amie sont toujours là pour m'éviter de prendre le melon. J'ai toujours su qu'il fallait travailler, que les blessures existent (il s'est blessé cet été lors d'un match amical - entorse de la cheville gauche - contre le Stade Français, N.D.L.R.). Un jour, vous êtes au sommet puis dans le creux. Pour durer, c'est le travail avant tout.

L'après Coupe du monde, vous l'avez vécu comment ?

D'abord, il y avait la déception. Après il fallait retrouver sa place. Mentalement il faut repartir de zéro, accepter la réalité. Et puis il y avait la fatigue. D'ailleurs, les blessures sont venues plus tard.

L'ambiance au sein de l'équipe de France qui a joué le Tournoi des 6 nations a-t-elle beaucoup changé ?

Il y a des essais avec des joueurs différents, l'envie de jouer avec de nouvelles idées. Mais pour le reste, ce qui prédomine c'est l'esprit rugby.

Comment définissez-vous votre poste ?

Il exige beaucoup d'expérience. On s'améliore avec le temps, le travail. Ce que j'y apprécie, c'est la gestion humaine qu'il met en œuvre. C'est ce qui fait avancer, après la technique. Il est lié aux décisions de l'ouvreur. Et comme je n'aime pas trop qu'on me remarque, je m'y sens bien.

Que ce soit dans les équipes adverses ou dans les vôtres, vous côtoyez de très grands (Jones, D'Arcy, Wilkinson, Montgomery, Freshwater, Carter). Cela vous impressionne ?

Oui et non. En fait moi, ça me donne encore plus envie de travailler. Quand on voit la préparation des Anglais, ça oui, ça impressionne ! Des bourreaux de travail. Leur niveau renforce plutôt mes convictions : du travail, du travail. Perry (Freshwater) n'arrête pas ! Ah oui, j'ai joué contre Lomu ! Lui, c'était la classe !

À propos de travail, vous avez aussi un restaurant...

Oui, ça tourne l'été. Il est tenu par un ami à moi. J'y vais dès que je peux parce que ça me permet de rencontrer du monde en dehors du rugby. Je m'intéresse aux autres. J'essaye de ne pas m'enfermer. Une leçon qui me vient de ma famille. Et puis le rugby s'arrêtera un jour. C'est important d'être préparé.

Quels conseils donneriez-vous à des jeunes ?

Ne lâchez pas vos études. Et prenez du plaisir.

Vous êtes vraiment nul aux fléchettes (cf. Rugby Fan n° 19) ?

( Énorme rire) Même réponse que dans votre journal !

Et le golf, vous le pratiquez toujours ?

Oui, à Saint-Cyprien. Je suis moins mauvais qu'avant. J'ai même gagné un tournoi ! Cela me permet de travailler ma concentration.

Des projets ?

Travailler pour le prochain match ; essayer d' être meilleur qu'au précédent !