Bourgoin
Difficile de vivre début de saison plus mouvementé que celui de Bourgoin. Soumis à de rudes problèmes financiers, le club isérois a connu un début de Top 14 très compliqué . Deux défaites pour commencer (28- 37 face à Clermont, 9-29 face à Castres) avant un sursaut contre Biarritz (22-17) puis le Racing (17-13), suivi du naufrage à Bayonne (53-6). Le succès remporté face au champion de France Perpignan (17-6) et la victoire étriquée (et poussive) contre Montauban ont démontré que Bourgoin avait du cœur... à défaut d'avoir un fond de jeu et de l'argent.
CHEMIN DE CROIX
Le CSBJ n'en finit plus de souffrir, d'aller mieux, de retomber et de l' échapper belle. Sur le terrain se côtoient une défense qui se cramponne et ne démérite pas et des attaquants pas franchement dominateurs. En tout cas, Bourgoin souffre, tangue mais s'accroche avec des joueurs qui ont une envie folle de prouver qu'ils existent... dans un climat très difficile.
PREMIER ROUND
Petit rappel : Bourgoin est KO technique lorsque la société GL Events fit savoir qu'elle renonçait à investir dans le club du CSB. « Nous continuerons à nous investir et à nous battre ensemble pour que le club et ses valeurs ancestrales soient dignement représentés » , assuraient pourtant les dirigeants isérois. La LNR prenait acte de cette décision de GL Events et précisait que la présence de Bourgoin dans le Top 14 n'était « pas remise en cause à ce jour » . Elle lui demandait par ailleurs de « régulariser la vacance du poste de président du conseil d'administration de la SASP dans les plus brefs délais » , poste vacant depuis la d émission de René Flamand le 14 août, et repris par Gaston Maulin qui lançait aussitôt un plan de reprise à faire valider par la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG).
MONTAGE VALIDÉ
Deuxième round : après avoir pu, dixit Eric Catinot, bénéficier de « quinze jours d'entraînement normaux, ce que nous n'avions plus eu depuis le 15 août » , Bourgoin affronte le Racing. L'occasion pour le nouveau président de lancer un appel sur le site du club : « // faut que nous trouvions encore 1 million d'euros pour boucler la saison. Petits et grands bienfaiteurs devront nous témoigner leur amitié . À cet effet des urnes seront à votre disposition aux entrées du stade à l'occasion du match contre le Racing Métro. » II manquait 3,8 millions d'euros dans les caisses du club, 2,2 millions ont d'ores et déjà été trouvés grâce à une baisse de la masse salariale (1 million d'euros), une aide du Conseil général (0,5 million d'euros) et 0,7 million d'euros amenés par Gaston Maulin et son groupe les Sybelles (partenaire maillot), les stations du Dévoluy, les résidences de vacances Odalys, Leitner, un fabricant de remontées mécaniques, et Skiset. Le club attend le soutien de nombreuses personnalités comme Serge Kampf, cet homme extrêmement discret qui appartient au Top 15 des grandes fortunes françaises ( à hauteur de 250000 euros), et du restaurateur Guy Savoy (30000 euros). Montage validé par la DNAGC. Chabal s'est quant à lui engagé auprès de son ancien club à hauteur de 15 000 euros, via sa marque Ruckfield. Pascal Pape et Guillaume Boussès, deux anciens Berjalliens, se sont eux aussi déclarés prêts à aider leur ancien club.
RETOUR AU CALME
Troisième round : se concentrer sur le jeu. En tout cas, c'est bien ce qu'espère Eric Catinot, surtout après le match contre Montauban qui a montré les crispations de l' équipe : « Depuis plusieurs semaines, on ne parle plus rugby mais finance, budget et avenir. Nous aurons besoin de toutes les solidarités tout au long de la saison pour jouer le maintien. »
